Dans le cadre de la pratique théâtrale, les interprètes sont confrontés sans cesse à différents matériaux textuels qui ont chacun leurs spécificités. L’analyse et la compréhension d’un texte, tant son architecture que son propos sont un étape intéressante et indispensable à une interprétation juste et pertinente. Le texte n’est jamais un ennemi mais un point de départ, il convient donc de l’apprivoiser, de s’intéresser plus précisément à toutes ses composantes et de les intégrer pour aller plus loin.

Bien entendu, les textes en alexandrin présentent des caractéristiques spécifiques et exigent une autre approche qui peut parfois être impressionnante ou décourager. Il ne s’agit pas de sacraliser ces formes d’écritures, mais d’en comprendre les enjeux et les mécanismes, de les apprivoiser.

Cette compréhension est le point de départ du travail de tout texte théâtral, elle est d’autant plus indispensable pour les textes versifiés dont la forme peut parfois dérouter, apporter sur une musicalité « forcée » et présenter une contrainte forte. Par ailleurs, les structures poussées de ces oeuvres demandent une rigueur et une exigence ainsi qu’une constante remise en question de l’interprète, pour « faire corps », intégrer et délivrer au mieux le sens mais aussi l’énergie et les immenses champs d’interprétation contenus dans ces textes.

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Nous travaillerons donc dans un premier temps « à la table » à savoir un travail de lecture, d’analyse, de décryptage collectif des oeuvres sélectionnées. Ce temps permettra également de définir et travailler l’ensemble des règles d’unité et de métrique de chaque texte en vue des les assimiler avant le travail de jeu.

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Nous avons souvent le cliché de l’acteur statique, déclamant des alexandrins avec emphase et sur un ton monocorde et répétitif. Les textes classiques sont pourtant emplis d’émotions surhumaines, trop fortes pour êtres verbalisées simplement et éprouvées au quotidien, ces émotions dépassent notre simple entendement. En témoignent par exemples les mises en scène de Chéreau ou de Declan Donnellan. Une fois l’architecture du texte comprise et maitrisée, un travail très large peut se déployer au plateau, pouvant engager corps, voix, mise en scène et tous les autres outils de la scène.